C’est un peu la suite logique de « course et famille » de l’autre jour…
« Chéri, qu’est-ce qui se passe ? Tu m’avais promis que ce soir, on ferait le gros câlin… T’es malade ou quoi ? »
Bon disons pour poser le décor que l’on est un samedi soir. Veille de course. Comme souvent. C’est aussi un des rares jours de la semaine où le lendemain on ne bosse pas. Vous me voyez venir ?
« Oh, tu sais, je ne me sens pas hyper en forme cette semaine… Je ne sais pas. J’ai dû choper un truc. J’espère que ce n’est pas la gastro… (et oui tout le monde en parle, alors c’est le moment de la placer quelque part cette fameuse gastro !) »
« Mais attends, la semaine dernière, tu m’as dis que ton gros objectif en course était passé et que tu pouvais te consacrer un peu plus à moi. C’est toi qui l’a dit, je te rappelle !! »
Mais qu’est-ce qui m’a pris de dire un truc pareil. Non pas que je n’ai pas envie de le faire ce câlin, mais bon je ne pensais pas être aussi en forme la semaine dernière et j’ai bien failli exploser mon record sur semi. Bref je me dis que demain matin, je peux faire un gros truc sur le trail du coin. Peut-être même monter sur le podium. Pour une fois…
C’est une situation qui arrive plus souvent qu’on le croit. Enfin je crois… Mais alors que faire ? Est-ce que faire l’amour la veille de la compétition est aussi nocif que cela ? C’est le grand débat qui revient sur le tapis… à défaut d’ébats amoureux ! (ah, ah)
Oui mais voilà c’est toujours pareil. Quand on n’a plus 20 ans pour se dire qu’on va récupérer en deux temps, trois mouvements, on se met à cogiter sérieusement. Et je ne vous parle même pas là d’un amour torride où vous allez devoir tester la moitié des positions du kama sutra sur deux ou trois heures d’affilée. Non, non… Juste quelques bisous, un peu de tendresse et un petit truc qui fait que vous vous sentez tout de même plus proche de votre partenaire avant qu’après. Bref un petit peu du ciment du couple !
Mais même cela, vous vous dîtes au fond de vous : « oui mais si cela dure une ou deux heures, c’est autant de sommeil en moins qui s’envole. Et j’en ai vraiment besoin de ce sommeil cette nuit… Que faire ? »
Vous essayez de vous rassurer en vous souvenant aussi que dans le milieu sportif, on dit souvent que ce n’est pas la dernière nuit qui compte, mais l’avant-dernière… Mais cela ne tient pas la route pour vous. Car vous vous jouez de cette thèse. « Car si le coureur sort en boîte et rentre chez lui à 7h du mat et puis ensuite qu’il dort une heure pour prendre le départ d’une course à 10h… pas loin de chez lui tout de même. Cela m’étonnerait qu’il soit fringant. Même si il a dormi douze heures la veille. Non ? »
Bref rien ne va plus dans votre tête. Entre la peur de ne pas tenir votre promesse et celle de passer à côté d’une performance hors-norme. Pour vous du moins !
Vous vous dites aussi que si vous aviez su, vous auriez trouvé un moment autre dans la journée. Pourquoi la nuit finalement ? Mais bon avec les enfants et tout et tout, ce n’est jamais si facile que ça. Et vous le savez bien… Alors vous commencez à culpabiliser. Et déjà vous sentez que quoiqu’il arrive, l’objectif ne sera pas atteint. Car courir, c’est bien, mais courir à deux, c’est mieux !
Alors vous tentez le tout pour le tout. Tant pis. Vous vous dites qu’une fois que vous aurez tenu votre promesse, vous serez plus léger… Au sens propre comme au figuré d’ailleurs et qu’ainsi vous allez être encore plus fort le lendemain. Si la forme est là de toute façon, comme vous en êtes persuadé, cela ne va pas changer grand-chose. Une ou deux heures de sommeil en moins. Alors vous répondez simplement :
« Ok chéri, chose promise… Mais alors on commence tout de suite d’ac ? Et la semaine prochaine, tu commences la course à pied. Comme tu me l’as promis depuis longtemps aussi !! »
PS : toutes ressemblances avec des personnes ayant existé ou existantes ne seraient que le fruit du hasard (ah, ah, évidemment !)