Humeur

Courage et force aux débutants

C’est l’histoire d’un footing comme on en fait des centaines, un footing cool sur le bord de la rivière entre 2 ponts qui la chevauchent. J’étais en mode cool, l’hiver commençait à disparaitre, j’avais remis mon short même si le fond de l’air restait assez frais. 

Je respirais à plein poumons et je pensais au printemps qui va bientôt arriver. Je pensais à toutes ces courses annulées à cause de la pandémie et je me demandais même où étaient mes épingles. Je ne sais pas où je l’ai rangé et surtout quand je vais les réutiliser… Décembre 2019, la Saintélyon, la dernière course à laquelle j’ai pu participer et pourtant cette année 2020 était plein de promesses : Marathon de Boston, Half Ironman, X-Terra… et finalement rien… 

Et d’un coup , à l’horizon,  je vois un coureur, il ne court pas vite mais il court. Même si je le vois de loin, je remarque qu’il est bien charpenté : grand, costaud mais un peu enrobé aussi. Je sais combien la course à pied est dure pour un débutant.

Je ne l’ai jamais vu auparavant et pourtant si je compte les centaines (pour ne pas dire milliers)  de fois que je suis passé à cet endroit, je ne me souviens pas l’avoir vu.

Au fur et à mesure, je le rattrape et plus je m’approche plus je sens qu’il fait des efforts considérables pour courir, sa foulée est un peu heurtée mais déterminée. 

J’arrive presque à son niveau, il est très grand surement pas loin de 2 mètres. J’ai bien compris qu’il débutait et qu’il luttait pour atteindre son objectif du jour mais il ne ralentissait pas !

Je me mets à côté de lui, je ralentis et je l’encourage «  Allez ! Vas-y continue c’est super ce que tu fais ! ». A ce moment là il a la tête baissée, concentré il regarde 2 / 3 mètres devant lui avec un regard qui en dit long sur sa motivation.

Il a entendu mon message, sa tête se tourne vers moi et il me fait un grand sourire et un geste de la main. 

Je reprend mon rythme en gardant à l’esprit ce sourire, cette motivation, ce courage,… Ce désir, ce défi d’aller courir alors qu’on n’a pas forcément les armes.

J’ai imaginé plein de choses sur cette personne, je le respecte juste pour son geste. Cette silhouette, cette détermination, ce regard il ne m’en fallait pas plus pour le comprendre. 

Depuis quelques jours, je repense à ce moment. J’espère le recroiser un jour, j’espère qu’il aura progresser, j’espère qu’il sera plus à l’aise, j’espère qu’il commencera à obtenir ce qu’il cherche et j’espère qu’il y aura d’autres rencontres comme celle là…