C’est arrivé à tout coureur qui se respecte : avoir envie d’aller au petit coin juste avant un départ ! Evidemment. Et je pourrai vous en raconter de bien bonnes à ce propos… Mais là je ne vous parle du petit pipi que l’on peut faire à l’arrache derrière une voiture, de celui que même les femmes, si tant est qu’elles soient un peu téméraires, peuvent tenter, cachées par des serviteurs zélés… Non, non moi je veux parler de la grosse commission. Celle qui mérite un endroit calme et reculé, à l’abri des regards… Toutes les courses ne sont pas pourvues en effet de « toilettes emportables » et même si c’est le cas, bien souvent, la queue est telle devant la porte, que ça vous stresse encore plus et que vous avez l’impression que vous allez tout lâcher sur place !
C’est la hantise du coureur donc, sûrement dû au petit coup de stress du départ imminent, accéléré sans aucun doute par les quelques foulées de l’échauffement qui débloque tout ça… L’autre jour en tout cas, du côté d’Albi (je préfère rester flou pour éviter les poursuites, ah, ah…), ce petit « souci » me tombe dessus dix minutes chrono avant le départ. J’avais bien ressenti quelques prémices, mais je me suis dit que ce n’était pas le moment. Et comme je sais que bien souvent, une fois la course entamée, avec la vitesse sûrement, ça passe assez vite, enfin pour moi en tout cas, je ne me suis pas affolé. Mais là impossible de partir avec ce poids ! Je commence donc à trottiner un peu plus vite. Tant pis pour l’échauffement du coup qui en prend un coup dans l’aile et qui ressemble plus à un début de compétition…
Le désarroi grandit. Pas de chemin, pas de zone verte, pas d’ouverture… Que du bitume, que des maisons. Aïe… Et le temps qui file. Je me dis que je ne peux pas aller bien plus loin, si je ne veux pas rater le départ. Et si je sonnais quelque part ? Les gens du quartier me comprendraient non ? Ils le savent bien qu’il y a une course de toute façon… Ils ne seraient pas surpris. Oui mais, si tout le monde va se satisfaire chez les gens, pour une course à plus de 10000 coureurs, ça ferait bizarre aussi. Et si je créais une émission « J’irai ch… chez vous ! »
Non je plaisante bien sûr…
Bref je n’y tiens plus. Entre un muret et un poteau. Je me libère. C’était limite. J’ai un peu honte aussi… Heureusement que le dimanche matin, il y a peu de monde dans les rues. Mais je frôle la prison et l’amende. J’imagine les passants qui vont dire « ah ben celui-là, il aurait pu promener son chien ailleurs tout de même !! » Le coureur à pied, c’est bien connu, est « un emmerdeur » non ? Moi je peux aller prendre le départ… mais quelle solution sinon ? Dites moi…