Benjamin Bellamy du Team New Balance

Quand il a débuté l’athlétisme à l’âge de 7 ans, pour perpétuer la lignée des Bellamy (après son père et son grand-père), Benjamin n’imaginait sans doute pas parvenir en haut de l’affiche. Son amour de la nature, de cet environnement qu’il apprécie, des beauté et variété des paysages qu’il traverse, l’a pourtant propulsé parmi les très bons athlètes régionaux et nationaux

Quel bilan fais-tu de la saison écoulée ?
Le bilan est globalement positif avec quelques très bons souvenirs : mon titre de vice-champion de France de courses en montagne, mes deux sélec-tions en équipe de France pour les mondiaux et les Europe, ainsi que la découverte de nouvelles courses et distances : Sierre-Zinal, les Templiers. Ma seule déception tient au fait que j’aurais aimé obtenir une médaille inter-nationale par équipes.  Par contre quand il s’agit de faire le bilan d’une saison, on ne regarde sou-vent que les résultats mais le plus important reste le plaisir que m’apporte la course à pied au quotidien et les voyages et rencontres qu’elle me permet de réaliser, le tout en bonne santé.

Quels sont tes objectifs pour celle qui démarre ?

Forcément continuer à prendre du plaisir et à découvrir de nouvelles choses. Mes principaux objectifs sportifs seront sur les courses en mon-tagne en espérant me qualifier à nouveau pour les championnats inter-nationaux et surtout aux championnats d’Europe qui auront lieu à Gap. Mais avant cela j’espère réussir les inter-régionaux puis les France de cross même si les parcours risquent d’être un peu trop roulants pour moi.

Le fait d’avoir intégré un team (New Balance) t’a-t-il permis de courir plus « libéré » ?

Cette hypothèse viendrait à considérer que l’intégration d’un team constituerait un objectif en soi et sa non réalisation un échec. Or je ne le vois pas du tout comme cela.

Est-ce quand même une forme de reconnaissance qui est importante pour toi ?

Non. Je suis plus attaché aux résultats sportifs et à la réalisation de mes propres objectifs.

Combien de temps consacres-tu à l’entraînement ?

Je m’entraîne entre 5 et 7 fois par semaine. Travaillant 38h30 par semaine (avec deux matinées de repos), cela me fait des journées assez chargées. Je ne pense pas pouvoir m’entraîner beaucoup plus que je ne le fais actuellement sans que cela engendre de la fatigue ou empiète trop sur mon temps libre. J’ai trouvé un équilibre de vie qui me convient ainsi et j’essaie d’être à l’écoute des signes de fatigue et d’adapter mon en-traînement en fonction.
Quel est le mot qui pourrait te définir, en tant qu’ath-lète et en tant qu’homme ?

Oula…! Moi, je cours je ne réfléchis pas ! Il est bien difficile de définir qui l’on est alors en un mot! !! Et en tant qu’ancien steepleur je crois que je vais sauter la question…

Okay. Bon, alors, quand, comme toi, on monte dans la hiérarchie des coureurs, a-t-on encore de l’admiration pour les autres champions ?

Mes résultats influent peu sur l’admiration que je peux avoir pour de grands champions car je ne me considère absolument pas dans la même catégorie. Passionné par l’athlétisme depuis mon plus jeune âge, je suis forcément admiratif des athlètes qui excellent dans leur discipline.

Et lesquels admires-tu ?

Des athlètes comme Paula Radcliffe ou Haile Gebre-selassie m’ont fait rêver et gardent mon admiration. De manière plus proche, j’ai également la chance de connaître quelques athlètes comme Benjamin Malaty, Yohann Kowal, Yoann Durand ou Sophie Duarte qui réalisent des performances que je trouve exception-nelles. Et puis il y a les sportifs qui révolutionnent leur sport, comme Kilian Jornet, et qui ne laissent pas indifférents.

Tu n’as jamais quitté ton club et ta région, la fidélité est-elle un paramètre essentiel de ta vie ?

Je dois reconnaître que je prends cette question comme un compliment. Je suis en effet très attaché à mes origines arrié-geoises et c’est toujours une grande fierté pour moi de représenter ma ville et mon département sur les différentes compé-titions. La fidélité est donc forcément quelque chose qui me parle dans le sport et ma vie forcément (en même temps si je disais l’inverse mon amie se poserait des questions…)

Au début de ta carrière, pensais-tu avoir la « carrure » nécessaire pour accéder au ni-veau qui est le tien aujourd’hui ?
Quand j’ai débuté la course, et surtout le cross, mon rêve était de participer un jour aux championnats de France de cross. Alors non, je n’envisageais pas les résultats que j’ai pu obtenir. Mais cependant je reste lucide sur le niveau des disciplines que je pra-tique et je me considère comme un bon amateur. Ce que je veux dire par là c’est que mes résultats et sélections en montagne sont sans commune mesure avec les résultats de mes amis que j’ai cité précédemment et les sélections y sont plus accessibles pour des personnes qui, comme moi, pratiquent la course comme un loisir.

Quel est ton degré d’exigence pour tout ce qui concerne la course, l’entraînement, la compétition ?
Disons que j’essaye de faire de mon mieux donc j’ai une certaine exigence en effet mais sans me prendre la tête car je ne recherche pas le résultat à tout prix.

Es-tu « impitoyable » envers toi-même quand tu dois te juger ?

Au moment du bilan d’une saison par exemple je regarde plus les points à améliorer plutôt que je ne juge ce que j’ai fait ou ce que je suis. Je n’en ressens pas le besoin car je me sens bien dans ma vie personnelle, professionnelle et sportive.