Jeudi, Stéphane (à gauche sur la photo) s’en est allé.
Il avait, depuis quelques temps, pris ses distances avec le web mais avait tenu récemment à m’envoyer un dernier article sur la réflexologie plantaire, un sujet qui l’intéressait particulièrement. A cette occasion, il m’avait appelé au téléphone comme nous le faisions régulièrement, un peu moins ces temps-ci, pour me confier qu’il allait changer de vie : nouveau travail et déménagement à l’autre bout de la France. Dans l’article que j’ai mis en ligne, en guise de clin d’oeil, je lui souhaitais « bonne chance dans sa nouvelle vie ».
J’étais très loin de me douter que le chemin qu’il allait finalement suivre n’était pas celui qu’il m’avait décrit. En début de semaine encore, je lui avais envoyé un SMS lui demandant s’il avait enfin choisi sa future commune de résidence puisqu’il hésitait entre deux villes dont nous avions comparé les mérites respectifs. SMS resté sans réponse.
Pour Stef, ce changement de job était d’une rare importance. Commercial itinérant, il passait ses journées et ses nuits sur la route, tentant chaque année de remplir les objectifs draconiens fixés par sa Direction. Au sein du même groupe, on lui avait proposé un poste de sédentaire loin de ses racines et de celles de sa famille. Il avait accepté mais il semble que quelque coup bas ait réduit cette proposition à néant …
J’ai des milliers d’amis dans le monde virtuel. Stéphane en faisait partie. Mais cette amitié virtuelle s’était depuis longtemps transformée en amitié réelle.
Il y a deux ans, avant d’écrire sur Wanarun, je créais mon blog, visité par trois pelés et un tondu quotidiennement. Stéphane, qui tenait également le sien, était le plus assidu. Il appréciait mon humour très particulier et j’appréciais le sien. Bien vite, les commentaires sérieux que nous mettions l’un l’autre en-dessous de nos articles se sont transformés en échanges de blagues, en charriage et puis en coups de fil. Stef m’avait demandé quelques conseils et j’avais trouvé plus simple de les donner de vive voix. C’était devenu alors une sorte de rituel. C’était toujours un plaisir pour moi d’entendre son entrain et surtout son souci de l’autre.
A l’époque je ne l’avais jamais rencontré et on avait fini par se donner rendez-vous sur une course en famille. La voix au téléphone s’incarnait ! Et elle s’incarnait dans un mec génial, super sympa, d’une rare gentillesse que tant mes enfants que mon épouse (et moi, mais je le « connaissais » déjà un peu) ont adoré. Il formait avec sa femme et sa fille une belle famille. Des gens biens comme il y en a très peu.
Cette année, j’aurais voulu renouveler l’expérience mais tant lui que moi étions blessés lors de cette course qui présentait l’avantage d’être près de chez lui et près de chez mes parents.
Stéphane avait tenté l’expérience barefoot et il était enthousiaste. Courir pieds nus était SON truc. Il adorait. C’est un peu lui d’ailleurs qui m’a emmené au minimalisme.
Ce que j’aimais chez Stéphane c’est que contrairement à beaucoup de gens, il était dénué d’arrières-pensées. Sa gentillesse n’était jamais feinte. La période creuse que j’ai eue vis-à-vis de Wanarun l’an dernier est là pour en témoigner. Combien de fois ne m’a-t-il pas proposé de m’aider si j’avais des soucis. Et ce n’étaient pas des paroles en l’air, je peux vous l’affirmer ! Aujourd’hui, ça me fait ch… de n’avoir pas pu l’aider, moi de mon côté.
Des gens comme lui, il n’y en a pas beaucoup sur cette planète ! Je vais être un peu grossier mais Merde ! Pourquoi ce sont eux qui partent. Je suis complètement abattu.
Les obsèques de Stéphane auront lieu mercredi matin dans son Aisne qu’il aimait tant et qu’il allait finalement quitter. Mais pas comme cela Stef !
Toute l’équipe de Wanarun se joint à moi pour présenter à son épouse, sa fille, sa famille et ses proches, nos plus sincères condoléances