En mon âme et conscience, je me dois de vous avouer qu’en dépit de tout le bien très communicatif que je pense toujours d’elles, les Stability Trainer ne peuvent prétendre à la perfection absolue. Ma phase « changement de pré réjouit – béâtement – les veaux » venant de laisser place à la phase « P….. ! Y a le Marathon dans 2 semaines », c’est avec une acuité nouvelle et exacerbée que j’analyse plus en profondeur mes entraînements en Newton et que le détail gênant prend parfois le pas sur l’enthousiasme général.
Moins n°1 que j’avais déjà évoqué dans un article précédent : les Stability Trainer ne permettent pas de récupérer dans les descentes. La conception de la zone d’impact, qui fait preuve de toute son efficacité sur le plat et en montée, bloque toute tentative de relâchement. La maîtrise de la chaussure, en pente, exige de maintenir une tension des muscles antinomique des théories de la « bonne descente ».
Moins n°2 : contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces chaussures ne sont « finalement » pas adaptées aux séances de VMA courte (de 100 à 400m sur piste), parce qu’il n’est pas possible de « griffer » réellement avec, donc d’obtenir une efficacité maximale. Alors certes, la foulée est aérienne mais elle manque d’un peu de puissance.
Dans ce que je viens de dire, le mot « finalement » est très important. Qu’on se comprenne bien : la Stability Trainer permet de réaliser des progrès considérables en VMA à partir d’une situation de départ du type « je talonne donc je suis ». Mais, une fois que la nouvelle foulée sur l’avant du pied est acquise, pour passer au cran supérieur, en terme de VMA, il devient nécessaire d’adopter l’attitude du sprinter et c’est là que le bât blesse. Donc : « initiation » en Newton puis « performance » en XXXXXXX (remplacez les X par une chaussure dynamique de votre choix). Si vous n’avez rien compris à ce que j’ai écrit, me le faire savoir dans les commentaires.
Moins n°3 : si la zone d’impact se fait discrète sous le pied sur des distances inférieures à la trentaine de kilomètres, ce n’est pas tout à fait le cas au-delà. Ma dernière sortie longue en date (32 km) m’a occasionné une douleur persistante (cela fait 5 jours) sur la partie avant interne de chaque pied (du gros orteil au milieu du pied). Nonobstant, je disputerai le Marathon de Paris en Stability Trainer car de toute façon, il est trop tard pour envisager un changement de chaussure et j’ai réussi à passer mes séances VMA et EMA – difficilement pour cette dernière – cette semaine. Il me reste une sortie longue de 34 km ce weekend pour affiner ce jugement.
Moins n°4 : déjà évoqué, la texture très ajourée de la chaussure fait qu’en cas de pluie, l’interieur se remplit très rapidement d’eau, ce qui n’est pas spécialement idéal pour la course à pied …
Moins ou pas n°5 : l’usage exclusif des Newton induit une modification profonde de la musculature de la jambe : développement des muscles du mollet mais aussi du bas de la cuisse. Si vous tenez à vos gambettes actuelles, pensez-y ! Personnellement, je n’y vois pas de moins 🙂
Moins n°6 : sans doute très personnel. Sur les pieds, en correspondance du haut de la languette, je rencontre une forte irritation de la peau, entraînant une douleur persistante, à la fois cutanée et sous-cutanée. Ma dermatologue, que j’ai consultée hier, alors que le problème traîne depuis un bon mois, lie ce phénomène aux frottements de la languette (qui remonte assez haut sur le pied mais a priori ne bouge pas) ou à une allergie au matériau (made in …) utilisé – curieux, au travers des chaussettes … – et m’a prescrit un soin local à la cortisone. Première fois que j’ai ce souci avec une paire de chaussures.
Vous voyez bien que je peux être objectif quand je veux ! Par contre, ces moins sont bien entendu à peser au regard des plus que je vous ai déjà évoqués en long, en large, en travers, à l’endroit, à l’envers … : foulée plus aérienne, plus efficace et moins fatigante. Mon Semi de Paris 2010 record est là pour en témoigner.
Alors que conclure ? Peut-être qu’en fait, il faut réserver ces chaussures à des distances inférieures ou égales au Semi-Marathon où leur efficacité fera merveille et ne pas vouloir être trop gourmand en leur faisant faire ce pour quoi elles ne sont pas faites visiblement. Peut-être aussi que mes doses d’entraînement (5 séances / semaine, jusqu’à 7h de course effective – VMA, EMA, EF, SL, récup) réalisées exclusivement en Newton sont trop importantes et qu’il conviendrait de réserver les Newton à une ou deux séances seulement. Par exemple, l’Endurance Maxi Aérobie et la Sortie Longue, en prévision du Marathon de Paris. Matière à cogiter …
Je vous en reparle aussitôt ma petite sortie longue du 11 avril achevée.