Philippe Paillaud : le marathonien voyageur

Préambule : j’ai la chance d’écrire librement sur Wanarun, de poster en fonction de mes envies, de mes coups de cœur. J’ai la chance de pouvoir échanger avec des personnes toujours prêtes à répondre à mes questions, sympathiques, passionnantes, d’exception… C’est encore une fois le cas avec un coureur qui vit pleinement sa passion. Un nouveau coup de cœur !


Lorsque j’ai réussi à joindre Philippe Paillaud au téléphone (après quelques échanges par mail pour trouver une date) il préparait ses valises : direction Tahiti pour y courir la 22ème édition du marathon de Moorea le 13 février prochain. Une petite place dans tes valises, Philippe ?

Mais au fait, connaissez-vous Philippe Paillaud ?
Si vous êtes des lecteurs fidèles de Wanarun son nom a déjà été cité dans un précédent billet (et si vous êtes un coureur à pied passionné vous devez sans aucun doute le connaître). Précisément, il y a un an déjà, lorsque je vous avais présenté Cécile Bertin. Car Philippe Paillaud est la personne qui a inspiré Cécile pour réaliser son défi : 7 marathons, 7 continents, 80 jours. Philippe avait déjà réalisé cet exploit, mais en 6000 jours précise t-il, et l’avait raconté dans un livre (je vous en reparlerai en peu plus loin). Il devenait ainsi le premier français à intégrer le club très fermé des coureurs ayant achevé 7 marathons sur 7 continents : le Seven Continents Club.

Philippe a commencé la course à pied à 38 ans. Comme toute personne qui débute il a d’abord couru 400 mètres, puis 1km, puis 2… pour faire sa première course sur 12km où un ami, qui vivait à New-York, le chambre un peu et lui lance le défi d’y courir le marathon l’année suivante. Mission accomplie en 1991. Sur le parcours dans Central Park il y rencontrera un certain Bernard Kouchner.

19 ans plus tard Philippe compte 20 marathons à son compteur. Seulement deux en France (Paris et le Médoc) mais beaucoup de destinations qui font rêver : la Norvège, l’Australie, la Chine…

L’emploi du temps professionnel très chargé de Philippe ne l’autorise pas à préparer de façon très « pointue » ses marathons. De toute façon la performance n’est pas recherchée (il a tout de même un record en 3h36 minutes à Dubaï en 2001). Son but : finir en prenant du plaisir. « Et puis les marathons sont de fabuleux prétextes pour découvrir de nouveaux pays, d’autres cultures, d’autres peuples » me confie Philippe. D’ailleurs il s’arrange pour arriver peu de temps avant la course pour ainsi profiter pleinement du pays après pendant plusieurs jours.

A la question, quel est pour toi ton plus beau souvenir, Philippe répond sans hésiter l’Antarctique à King George Island. « Je l’ai couru en 2007, c’est le seul pour lequel j’ai été obligé de trouver des sponsors pour financer l’aventure. 10 jours de bateau dont 3 pour l’aller-retour entre Ushuaïa et l’Antarctique et un séjour de rêve au milieu de la banquise parmi les baleines, les phoques, les manchots… Quant à la course, il s’agissait plutôt d’ un trail de 42km sur neige et glace que d’un marathon « ordinaire », car il n’y avait pas le moindre centimètre de bitume. Nous étions environ 150 coureurs à prendre le départ. En 2007, le temps était glacial et le vent très fort. Ceux qui l’ont couru en 2008 et 2009 ont connu des difficultés différentes puisqu’il s’agissait de deux années un peu plus chaudes, et donc un sol moins gelé, mais avec beaucoup de boue très collante ! ».

Les projets de Philippe se vivent maintenant au jour le jour. Après Tahiti il avisera. De petits soucis à un genou ne lui permettent pas de programmer trop longtemps à l’avance son prochain marathon-voyage, ou voyage-marathon devrais-je dire.

Je vous ai livré ici seulement quelques minutes d’échanges téléphoniques avec Philippe. Je vous invite à mieux le découvrir au travers de son livre «Le marathour du monde en sept continents». Livre qu’il a écrit pour raconter les marathons courus pour ce challenge des 7 continents mais également pour tous les autres : Irlande, Turquie, Grande-Bretagne… J’ai d’ailleurs commencé son livre en lisant le récit de son marathon couru à Rotterdam en 1992 car dans moins de dix semaines je serai sur la ligne de départ.

Dans le préambule de ce billet je vous disais que j’avais la chance d’échanger avec des personnes d’exception. Sans flagornerie aucune (ce n’est pas du tout mon genre) c’est le cas de Philippe.

Il a réussi à être le premier français à intégrer un club qui ne compte que 200 coureurs environ sur la planète, il écrit un livre pour nous raconter son aventure et il reverse intégralement tous les bénéfices de ses ventes à la ligue nationale contre le cancer !

Le site internet de Philippe Paillaud.
Le lien pour commander son livre (13,50 euros + 2 euros de frais de port).